MY WEEK WITH AUDREY [HEPBURN] - UNE INTRODUCTION


- MY WEEK WITH AUDREY : UNE INTRODUCTION -



UN OVNI NOMME AUDREY : L’ANTI-PIN UP / FEMME FATALE
Dans les années 50/60, au temps du règne des femmes fatales et des pin’up, caractérisées par leurs formes plantureuses, leurs chevelures blondes décolorées, leur maquillage extrêmement sophistiqué, leur froideur affectée, leur regard ingénieusement hautain, leurs poses sexys et très étudiées, Audrey Hepburn est un véritable OVNI. Une chevelure brune naturelle, une absence de poitrine et de formes, une silhouette de « brindille » (1m70 pour à peine une cinquantaine de kilos), un joli petit minois très naturel, des lèvres fines, des traits juvéniles et très expressifs ; des yeux de chat, un regard de biche. Avec cette « drôle de frimousse » (« Funny Face », du nom d’un de ses films les plus notables), l’actrice provoque une émotion, une sensation jusqu’alors inédite (du moins depuis Judy Garland) : celle d’un visage tellement craquant, tellement adorable que, à lui seul, il fait oublier tout le reste et suffit à faire opérer le plus authentique des charmes. Billy Wilder, réalisateur majeur et incontournable de l’âge d’or d’Hollywood, ayant aussi bien collaboré avec Monroe (« Certains l’aiment chaud » ; « Sept ans de réflexion ») qu’avec Hepburn (« Sabrina » : « Ariane ») dira justement à propos d’Audrey : « Elle est capable, à elle seule, de faire de la poitrine une valeur du passé ».



« Craquante » ; « Adorable » ; « Mignonne » ; « Cute » ; Ce sont les mots qui reviennent sans cesse pour qualifier Audrey ; autant de termes qui ne renvoient pas qu’à de la pure esthétique (comme « canons », « belle », « sexy ») mais bien à autre chose de l’autre de l’émotif, une forme de joliesse particulièrement qui provoque une forme d’attendrissement particulier, une véritable émotion, donnant une racine bien plus profonde à la joie esthétique provoquée par ce seul visage, « that face ».

Un visage d’autant plus important qu’il est un réjouissant spectacle à lui tout seul, loin des faces figées des mannequins sur papier glacé, est une femme incroyablement expressive, sur laquelle toutes les émotions passent, se lisent, contribuent à illuminer et embellir les traits. Ses yeux, ses joues, ses sourcils, ses lèvres, ses mouvements de tête, tout chez elle étincelle de vie et, combiné, retranscrit à merveille la moindre nuance de sentiment, suscite une empathie totale et immédiate, inspire un émerveillement perpétuel et une tendresse presque douloureuse tant elle est vive.

Audrey Hepburn propose l’alternative d’une féminité naturelle, aussi bien dans son physique que dans son attitude, une spontanéité et une fraicheur rares, associés à tout ce que cela implique de talent, d’intelligence, d’humour et de fantaisie. Un naturel qui n’exclut pas l’élégance, dont elle va rapidement devenir l’incarnation la plus mémorable d’Hollywood, loin du sexy pétulant d’autres actrices. Devenue la muse du couturier francophone Givenchy dès ses débuts, Audrey trouve sa seconde peau idéale (faisant magnifiquement diversion à celle qu’on lui reproche d’avoir un peu trop sur les os) et complète, achève ainsi son incroyable charisme. Loin de la plastique irréelle, fantasmée, superficielle d’autres actrices, Audrey devient un modèle de féminité auxquels les jeunes femmes à travers le monde peuvent bien mieux s’identifier, mais aussi pour les hommes plus sensibles à un idéal de beauté naturelle, fraiche et élégante. Le portrait trouve son achèvement dans ses rôles et sa personnalité elle-même, celle d’une femme douce et bienveillante, délicate et distinguée, introvertie et extrêmement drôle, sachant aussi bien danser et chanter que jouer la comédie, intelligente et pleine de tact, cosmopolite et incroyable polyglotte (parlant anglais, français, allemand et italien), éternelle amoureuse, habitée par son rôle de mère, mais aussi ambassadrice de l’UNICEF.

« CE FUT COMME UNE APPARITION » / LE PORTRAIT
Sans atteindre la renommée d’une Marylin Monroe entrée dans l’inconscient collectif en devenant une véritable icône de la pop culture et de la féminité des années 50, Audrey Hepburn fait partie de ces « noms » plus discrets que l’on peut croiser, sans pouvoir forcément situer aussi facilement de qui il s’agit, et sans forcément que l’on fasse le lien avec cette photo cultissime que l’on peut voir un peu partout, et qui fait partie des « top ventes » de posters « clichés » avec Che Guevara ou l’album de Pink Floyd. Il s’agit en fait du portrait d’Audrey Hepburn dans son rôle culte d’Holly dans « Breakfast at Tiffany’s » de Blake Edwards (1960). Ce fut là, comme pour beaucoup, ma première rencontre, avec cette actrice dont de sérieuses lacunes culturelles m’occultaient encore l’importance et la carrière.



Ce portrait est fascinant à plusieurs égards. Déjà, quand on ne sait pas exactement de qui il s’agit, il renvoie cette sensation toujours troublante d’être face à quelqu’un d’inconnu et de pourtant très familier, une légende faisant partie de notre culture populaire, censée évoquer immédiatement des films, des rôles, mais qui reste une sorte d’énigme. Enigme d’autant plus belle et fascinante qu’il s’agit d’une « belle inconnue », d’une passante que l’on croise régulièrement au détour d’une publicité, d’un magazine, d’une page Internet ou d’une émission.

Il y a ces beaux yeux de biche au regard sans coquetterie excessive, plus bienveillant qu’enjôleur ; cette « drôle de frimousse » aux traits remarquablement fins ; ce tout petit minois de chat aux traits juvéniles – et d’ailleurs, les longs gants noirs donnent une allure presque féline aux bras et des faux-airs de petites pattes à ces mains graciles. D’autant plus pertinent qu’Audrey Hepburn a servi d’inspiration aux dessinateurs de « Batman » pour concevoir le personnage de Catwoman. Une femme chat qui, bien au-delà de son visage, frappe et charme par l’extrême élégance, doucement surannée, de son allure : un imposant collier de perles à cinq rangées ; un diadème coiffant un haut chignon laissant quelques petites mèches se croiser sur le front. Une petite robe noire (devenue célèbre) interrompue par un peu de peau nue puis prolongée par les longs gants noirs. Et puis ce long fume-cigarette, évoquant les dames distinguées des années folles. On en aurait peine à situer le lieu et surtout l’époque de cette photo. Mais sa force par rapport à la photo d’une « simple » pin’up jouant seulement sur le sexy ou le désir, c’est l’émotion qu’elle dégage et inspire. De l’émotion. Quelque chose d’adorable, de craquant et d’attendrissant à la fois.

A LA RENCONTRE D’AUDREY
Cette photo en question, elle n’est en réalité même pas la plus belle, ni la plus craquante ni simplement la plus représentative de l’actrice (du moins à notre humble avis, et connaissant des centaines de photos d’elles). Elle est toutefois tellement diffusée, que la curiosité et l’envie d’en savoir plus ont fini par l’emporter. C’est ainsi qu’il y a quelques années j’ai vu « Breakfast at Tiffany’s ». Ce qui m’a immédiatement frappé dans ce film adapté d’une nouvelle de Truman Capote, c’est son incroyable modernité. Une héroïne call girl, fantasque, frivole, délurée, charmeuse, jouant avec les hommes, cherchant un protecteur et toutefois portant une véritable fragilité et une certaine mélancolie. Instantanément, j’ai été amené à relativiser la soi-disant nouveauté d’une Zoey Deschanel, actrice contemporaine particulièrement connue pour ses rôles de jeunes femmes d’une beauté naturelle et féline, fraiche et craquante, aux tenues fleuries et colorées, tout aussi fantasque, frivole et inconséquente, telle que l’on peut la voir dans « 500 Days of Summer » (2009). Soudain, Zoey Deschanel ne semblait que la vague réminiscence, la pale copie d’une originale la précédant de près de 40 ans. Un profile de femmes irrésistibles, qui font immédiatement craquer et peuvent vite devenir une obsession, mais qui pour cela même sont les plus dangereuses, car absolument imprévisibles, insaisissables, légères et inconstantes, vouées à échapper à leurs admirateurs comme ces chats altiers, indomptables et capricieux qui s’esquivent en glissant des mains auxquelles elles auront volé quelques caresses. 



Mais ce serait là amalgamer Audrey Hepburn, l’actrice, à ce qui fut certes son rôle le plus célèbre, mais justement le plus composé, de son propre aveu. Douce, introvertie, éternelle amoureuse et surtout maman, elle était bien à l’opposé de la call girl déjantée de Truman Capote. Toutefois, elle n’aura pas pu s’empêcher d’y apporter beaucoup de sa propre élégance, de sa sensibilité et de sa propre délicatesse, quelque chose d’unique à elle que n’aurait jamais pu apporter la plantureuse Marilyn Monroe initialement toute désignée pour le rôle.



RETROUVAILLES AVEC AUDREY
Pendant pas mal d’années, je n’ai pas prolongé l’aventure ni cherché à faire davantage connaissance avec Mrs. Hepburn, restant sur le souvenir très positif de ce film glamour au possible, au charme si délicieux, marqué par la célèbre sérénade de Henry Mancini, « Moonriver » (Oscars de la meilleure chanson originale). Mais je n’ai jamais oublié Audrey, et j’ai toujours « pensé » à elle, elle est immédiatement entrée dans mon panthéon féminin et devenue une des seules actrices que j’apprécie, autant pour sa carrière que pour sa personne.  

Pour des raisons aussi inexplicables, instinctives et viscérales, que celles m’ayant poussé vers Baudelaire après plusieurs années de relative indifférence, le souvenir d’Audrey est peu à peu revenu me hanter, de plus en plus, comme un appel. Je me suis mis à beaucoup pensé à elle et rechercher sa « présence ». Peut-être de par mes réflexions prolongées sur l’idéal féminin ou le mythe de Pygmalion suite à ma lecture de « L’Eve Future » de Villiers de l’Isle-Adam, ou par la « destitution » de Madame Récamier dans mon cœur pour excès de coquetterie, ou simplement toujours cette recherche, ce besoin de pouvoir « fixer » mes yeux et mon esprit sur une « Dame de mes pensées », une figure féminine inspirante et rassurante, qui pousse à agir et incarne quelque chose d’impossible à trouver dans la réalité, parce que c’est la réalité. Le fait est que l’on parle ici d’une morte et que, à la façon du héros miroir d’Alfred Hitchcock dans « Vertigo », la morte a pour immense avantage de ne plus exister, de ne plus avoir aucune réalité (elle ne mange plus, ne dort plus, ne respire plus, ne se reproduit plus), elle n’est plus qu’une image, une icône déréalisée, jeune pour toujours, belle pour toujours, soustraite aux dimensions les plus triviales et avilissantes de la réalité terrestre dont elle fut cependant une résidente exemplaire par sa bonté, son élégance et sa vie privée, ce qui est d’extrême importance pour « autoriser » la cristallisation.

Dès lors, cédant à cette inclination, je me suis plongé dans de longues et délicieuses heures de lectures et de recherches sur Audrey Hepburn, pour faire connaissance avec elle, savoir qui elle était, me repérer dans son œuvre, apprendre à la connaître au-delà de son rôle emblématique auquel on a tendance à la résumer, en me plongeant sa biographie, les détails de sa vie et de sa filmographie.



ELEMENTS DE BIOGRAPHIE (1929-1993)
La vie d’Audrey Hepburn est extrêmement facile à synthétiser, car se divise en périodes très nettes et quasiment égales d’une vingtaine d’années chacune.
JEUNESSE (1929-1948 / 0-19 ans) : Audrey Ruston (son vrai nom) passe son enfance entre les Pays-Bas, la Belgique et l’Angleterre, au gré des déplacements professionnels de son père. A la veille de la guerre, celui-ci vire Nazi et abandonne sa famille. Après le divorce, sa mère installe durablement la famille au Pays-Bas. Mauvais calcul, la guerre fait rage et les années qui suivent vont être épouvantables. Le danger est permanent, et Audrey souffre de malnutrition ; une période de famine qui serait à l’origine de la maigreur caractéristique dont l’actrice ne se « débarrassera » jamais. Tout au long de sa jeunesse, elle se consacre assidument à la danse classique et s’avère une ballerine prometteuse. Malheureusement, sa maigreur extrême et sa haute taille définitive (1,70 mètres) lui coupent tout avenir professionnel dans le milieu.



CARRIERE (1948-1968 / 19-39 ans) : La famille s’étant réinstallé à Londres, Audrey fait ses débuts dans le mannequinat puis décroche quelques premiers rôles, sous le pseudonyme d’Audrey Hepburn. A peine 5 ans plus tard, elle décroche le premier grand rôle qui lui vaudra d’entrée un Oscar : celui de la Princesse Ann dans « Roman Holliday » (1953). A partir de là, les rôles cultes vont s’enchainer durant 20 ans (voire filmographie) ; son amitié, son étroite et glorieuse collaboration avec le couturier Givenchy l’accompagnera tout du long. Une période stable et très productive de vingt années qui correspondent très exactement à son mariage avec son premier époux, l’acteur Mel Ferrer, père de son premier fils, Sean.



HUMANITAIRE (1968-1993 / 39-63 ans) : En 1968, double changement de vie. Audrey Hepburn décide de mettre fin à sa carrière d’actrice et, dans la foulée, c’est le divorce. Elle réorganise très vite sa vie, puisqu’elle se remarie quelques mois plus tard Andrea Dotti, psychiatre italien, père de son second fils, Lucas. Elle n’apparaît plus au cinéma, sinon dans quelques rares rôles isolés et très brefs, et se consacre pleinement à l’humanitaire, devenant rapidement ambassadrice de l’UNICEF, titre qui la fait voyager à travers le monde. En 1982, second divorce. Elle ne se remariera plus jamais, mais trouve le compagnon de ses vieux jours en la personne de Robert Wolders, acteur néerlandais. On lui diagnostique un cancer en 1993, et elle en meurt seulement quelques mois plus tard, dans son domicile en Suisse.     



FILMOGRAPHIE & SPECIFICITE D’ACTRICE
La carrière d’Audrey Hepburn a non seulement été limitée dans le temps (une vingtaine d’année entre 1950 et 1968 principalement) mais aussi par conséquent dans le nombre de films (une vingtaine aussi), ce qui est tout à son honneur et son avantage. L’actrice ne s’est pas trop éparpillée, et ses chefs-d’œuvre tiennent en une dizaine de films incluant de grands réalisateurs comme Billy Wilder, Stanley Donnen et Blake Edwards.

Filmographie sélective :
1953 -  Vacances romaines (Roman Holiday)          
1954 -  Sabrina           
1956 -  Guerre et Paix           
1957 -  Drôle de frimousse (Funny Face)                 
1957 -  Ariane (Love in the Afternoon)        
1959 -  Vertes Demeures (Green Mansions) 
1959 -  Au risque de se perdre (A nun story)           
1960 -  Le Vent de la plaine (The Unforgiven)                    
1961 -  Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s)          
1963 -  Charade         
1964 -  Deux têtes folles (Paris When it Sizzles)                 
1964 -  My Fair Lady

Tout au long de sa carrière, Audrey Hepburn a été amenée à jouer de nombreux personnages très différents : la jeune et espiègle princesse Ann de « Roman Holliday » ; la fille de domestique devenue séductrice éduquée de « Sabrina » ; la naïve et romanesque Natasha Rostov de « Guerre & Paix » ; la bibliothécaire intello puis mannequin de « Funny Face » ; la fausse ingénue coquine d’« Ariane » ; la bonne sœur de « A nun story » ; l’aventurière de « The Unforgiven » ; la call girl frivole de « Breakfast at Tiffany’s » ; la secrétaire fantasque de « Paris when it Sizzles » ou encore la fleuriste grossière transfigurée de « My Fair Lady » ; le tout incluant deux films musicaux incluant chant et danse !

Au-delà de cette variété des rôles, on retrouve toutefois une certaine unité dans cette filmographie.

Tout d’abord, dans une certaine tonalité. Dans l’ensemble (à quelques nuances près), les films dans lesquelles joue Audrey Hepburn sont à son image : lumineux, optimistes, drôles et touchants. Des comédies ou des comédies dramatiques, le plus souvent, et plusieurs sont même de véritables « feel good movies ». Cela rend ses films intimement liés à la personne qu’elle était, mais en fait aussi de rafraichissantes oasis audiovisuelles dans un cinéma qui, encore à l’époque, reste très masculin et plutôt sombre (polars, films noirs, drames psychologiques).  

Ensuite, dans une thématique qui la survole tout du long : la transformation. Les rôles d’Audrey reposent souvent sur une métamorphose du personnage, passant souvent d’une jeune femme naïve ou peu éduquée, à une femme libérée et en pleine possession de sa féminité. On l’observe dès « Roman Holliday » où la jeune princesse Ann, dans un acte de rébellion et de libération, se fait couper les cheveux et vit une idylle avec un homme durant ses deux jours de fugue dans la ville éternelle. On retrouve le principe sous une autre forme dans « Sabrina » où, n’attirant pas l’attention de l’homme qu’elle aime car trop gars manqué, la demoiselle part faire son éducation à Paris et revient transformée en ravissante séductrice. Idem dans « Funny Face » où on la découvre bibliothécaire intello qui, au gré du récit, va se révéler une splendide égérie de mode. Le concept culmine dans « My Fair Lady », où tout le postulat de l’histoire est justement le pari d’un Pygmalion de transformer la fleuriste grossière qu’elle est en magnifique dame du monde !



Mais la principale constante de cette filmographie si variée, c’est avant tout Audrey elle-même. En effet, sans aucunement amoindrir ses incontestables capacités de composition, la femme ne disparaît jamais complètement derrière ses rôles, et y apporte inévitablement sa personnalité, son allure, sa sensibilité, ses manies. Audrey Hepburn faisait sans doute partie de ces actrices dont le charme et l’aura de femme en elle-même était plus forte encore que ses rôles, et c’est probablement aussi pour cela qu’elle était choisie par des réalisateurs tous plus fascinés par elle. Au même titre que de jouer le rôle qu’on lui proposait, on attendait d’elle qu’elle soit simplement Audrey avant tout, laissant sa présence faire le reste. C’était elle la tête d’affiche, elle que l’on voulait et venait voir. Révélateur de ce point : Audrey Hepburn a quasiment toujours eu les rôles titres des films dans lesquels elle a joué. Ses binômes masculins étaient souvent réduits au rôle de faire valoir, d’amoureux transi, et ont dans l’ensemble moins marqué l’imaginaire collectif qu’Audrey. En cela, elle peut presque être élevée au rang des Charlie Chaplin et des Buster Keaton dans la mesure où, bien au-delà du propos même de ses films ou du postulat de ses rôles, on tombe avant tout sous le charme, amoureux de l’actrice. De là, visionner sa filmographie est comme regarder la succession d’aventures d’un même « personnage » : Audrey. Cette jeune femme ravissante, drôle, maline et espiègle, au joli minois et aux yeux de chat, toujours élégantes et d’une beauté rafraichissante dans ses robes Givenchy. L’envie de voir Audrey précède l’envie de voir un film en particulier, elle est une sorte d’héroïne à part entière allant d’univers en univers, se métamorphosant au gré des rôles mais gardant l’essence de son charme unique, comme une héroïne de BD ou de dessin-animé. Audrey est une princesse. Audrey est une séductrice. Audrey est une bonne sœur. Audrey est une bibliothécaire. Audrey est une paysanne. Audrey est une espionne.



C’est très exactement dans cette démarche, dans cette envie de la voir encore et encore, de la suivre dans plusieurs de ses aventures que, ayant attentivement étudié l’ensemble de sa filmographie à coups d’articles et d’extraits, j’ai sélectionné 7 films, dont 5 étaient inédits pour moi. L’occasion de découvrir enfin les principaux chefs d’œuvres de cette courte mais glorieuse carrière devenue un mythe moderne. L’occasion surtout, et plus simplement, de passer du temps avec Audrey, de profiter de cette présence féminine exceptionnelle et inspirante, de s’amuser et de s’attendrir de son jeu toujours entre espièglerie et séduction, de la voir se transformer au gré des films et enchainer les tenues mythiques signées Givenchy, mais aussi l’assurance de passer de bons moments, devant des films délicieusement surannés, foncièrement positifs, mêlant glamour et humour.

MY WEEK WITH AUDREY
DAY 1. MONDAY. « Roman Holiday » (1953)    
DAY 2. TUESDAY. « Sabrina » (1954)     
DAY 3. WEDNESDAY. « Love in the Afternoon » (1957)
DAY 4. THURSDAY. « Funny Face » (1957)                   
DAY 5. FRIDAY. « Breakfast at Tiffany’s » (1961)
DAY 6. SATURDAY. « Paris When it Sizzles » (1963)                
DAY 7. SUNDAY. « My Fair Lady » (1967)  




Sept jours, sept films. Un par jour, visionné et chroniqué ici-même, dans l’ordre de leur sortie, de 1953 à 1964, année de sortie de « My Fair Lady » mais aussi d’une autre comédie musicale culte avec Julie Andrews : « Mary Poppins » ! Et justement, comme le chante Bert à Mary : let’s go for a « jolly holliday with » Audrey !   


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